Embarquement à bord de l’avion à hélices, un Britten-Norman 2T, réservé aux clients de l’hôtel. Vingt minutes suffisent pour atteindre l’atoll de Tetiaroa, à cinquante kilomètres au nord de Tahiti. Vus du ciel, les douze îlots verdoyants, bordés de plages immaculées serties de coraux, dessinent un lagon turquoise.
Sur le tarmac, Silvio Bion, le directeur de l’hôtel, accueille ses hôtes sur l’île de Marlon Brando. Un refuge que l’acteur voulait comme un monde idéal, respectueux de l’environnement. Jusqu’à la fin de sa vie, ce projet fut sa principale occupation.
L’aventure tahitienne de Marlon Brando commence en 1961 lors du tournage du film « Les Révoltés du Bounty » de Lewis Milestone. Brando est séduit par ces îles paradisiaques et s’éprend de sa partenaire Tarita. A Tahiti, l’authenticité des Polynésiens et leur rapport à la nature fascinent l’acteur et l’incitent à s’installer sur l’atoll de Tetiaroa, qu’il acquiert, en 1967. Il y vivra plus de vingt ans.
« Mon esprit s’apaise toujours lorsque je m’imagine assis, la nuit, dans mon île du Pacifique Sud », écrit-il au sujet de ce lieu qu’il veut à tout prix protéger. Il étudiera les énergies alternatives et les technologies innovantes pour préserver la biodiversité. Il fait aussi construire des bungalows au confort spartiate pour les touristes, qu’un cyclone détruira.
Un projet plus ambitieux verra toutefois le jour après sa mort. Brando en a consigné les détails dans son testament, que Mike Medavoy, son ami et exécuteur testamentaire, et Richard Bailey, créateur d’hôtels de luxe, qui partagent sa passion pour l’écologie, respecteront à la lettre. « Il avait une vision, une folie propre aux génies, raconte ce dernier, il lui manquait notre savoir-faire hôtelier, nous étions en phase. »
Par le biais d’un organisme de recherche installé sur l’atoll, The Brando veille notamment à la préservation des tortues vertes. (Léo Trotin)
D’un côté, l’océan Pacifique, de l’autre, un jardin tropical où se lovent 35 villas tournées vers le lagon. Comme le souhaitait Marlon Brando, pour protéger le littoral, les maisons ne sont pas sur pilotis mais en retrait de la plage ce qui permet aux tortues de venir pondre.
Une allée conduit à l’entrée de chaque maison coiffée d’un toit en feuilles de pandanus (arbuste) et conçue pour se fondre dans le décor végétal jusqu’à la plage. Cet écrin de verdure protège des regards et garantit un espace intime et privé à ses hôtes.
On entre de plain-pied dans une pièce à vivre à la décoration élégante et raffinée, dotée de mobilier et d’objets artisanaux en bois locaux. Puis, on accède à un salon « multimédia » très calme, avec bureau high-tech et Wi-Fi ultra-performant. Chaque villa dispose d’une grande terrasse extérieure, d’un jardin et d’une piscine privés face à l’océan.
Légèrement surélevée, la chambre panoramique est attenante à un dressing et à une salle de bains lumineuse, pavée de galets polis. Un havre de paix dans un cadre exceptionnel, où la villa de 96 mètres carrés avec une chambre coûte 3 000 euros la nuit pour deux personnes.
A ce tarif-là, tout est compris : l’accès au spa, avec une cabine de soins perchée dans les arbres ; au restaurant « Les Mutinés », dont les cuisiniers, tous formés par le chef étoilé Guy Martin,mélangent les influences polynésienne, orientale et occidentale ; à diverses activités, comme le paddle ou le va’a, la pirogue polynésienne, ou des leçons de danse traditionnelle.
Des célébrités et amis de la star, comme Leonardo DiCaprio et Johnny Depp, séjournent régulièrement au Brando, et l’ont même conseillé à Barack Obama, qui y est venu, en 2017, pour écrire ses Mémoires.
Les 35 villas du Brando sont dotées d’un jardin et d’une piscine privés. (SP)
Alors, « luxe » peut-il rimer avec « préservation de l’environnement », comme le voulaient Marlon Brando et ses amis ? Ce pari audacieux est plutôt réussi, au regard des 3 700 panneaux photovoltaïques, du groupe électrogène à l’huile de noix de coco, du système de climatisation, totalement écologique, le SWAC (Sea Water Air Conditioning), qui puise de l’eau de mer à 3 °C à plus de 900 mètres de profondeur pour refroidir le circuit d’eau.
Les déchets sont triés et recyclés. Une station d’épuration et de désalinisation permet de gérer l’eau courante. L’eau de pluie est récupérée pour remplir les piscines.
Stéphane Brouttier, l’apiculteur attitré de l’hôtel, produit plus d’une tonne de miel utilisé dans les restaurants et les soins du spa. L’hôtel finance également un centre de recherches scientifiques sur le lagon, auquel tenait beaucoup la star.
Elu meilleur hôtel de luxe au monde, The Brando a reçu la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) pour sa stratégie en matière de développement durable. Une sacrée récompense pour tous ceux qui honorent la mémoire de Marlon Brando en préservant son paradis.
Grâce à son rucher, The Brando produit son propre miel pour ses hôtes. (Léo Trotin)
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