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Les plages tahitiennes ne semblent plus séduire les touristes. Face à une diminution de près 20% des touristes en dix ans, la Polynésie française veut investir 2,1 milliards d’euros dans un complexe hôtelier de luxe.
52 hectares composés de cinq hôtels, un casino, un cinéma, des boutiques de luxe et un parc aquatique sur la côte ouest de Tahiti pour…2 milliards d’euros! Le nouveau complexe hôtelier lancé par Papeete et le cabinet d’architectes 70 International impressionne. Un projet plus cher que ceux proposés par les cabinets français et chinois mais qui, par ses spas et restaurants sous-marins, a séduit le jury polynésien pour relancer le tourisme. Car les palmiers et l’eau turquoise de Polynésie ne semblent plus attirer les touristes: la fréquentation touristique a diminué de 2,7% en 2013 à 164.393 voyageurs. Dix ans plus tôt, ils étaient 210.000.
La hausse de 8% du prix du billet d’avion et le coût de la vie sur place expliquent en partie ce désaveu. Un voyage pour Tahiti avoisine 4000 euros et les prix sont plus élevés de 26% qu’en métropole. Le résultat? Les voyages devenus très chers, les hôtels réduisent leurs effectifs ou ferment. La Polynésie française recensait près de 30 hôtels abandonnés en 2012, dont certains comme le Bel Air de Tahiti, sont recouverts par la végétation luxuriante depuis plus de 30 ans. L’emploi est le premier affecté: une centaine de personnes ont perdu leur travail entre 2012 et 2013 selon l’ISPF (Institut de la statistique de la Polynésie française).
L’aménagement de Mahana Beach en complexe hôtelier s’annonce donc comme un espoir: «les concepteurs avancent le chiffre cumulé de 10.500 emplois durant la construction et 10. 000 dans la phase d’exploitation», indique Yves Haupert de la Présidence de la Polynésie française. Une opportunité pour apporter emplois et loisirs à une île restreinte aux sports nautiques, randonnées et aux plages de sable fin.
Mais les professionels du tourisme ne sont pas tous impatients de voir les cinq hôtels s’ériger sur la commune de Punaauia. La Présidence de la Polynésie française assure que le projet devrait créer un appel d’air qui devraient bénéficier à tous les hôtels. Mais certains établissements internationaux sont sceptiques. «Les hôtels de Polynésie ont déjà bien du mal à se remplir, les nouveaux prendront fatalement de la clientèle à ceux existants sauf à associer une politique de promotion touristique adaptée», nuance Eileen Bossuot, directrice de l’Hôtel Fenua Mata’i’oa de Moorea. De leur côté, les compagnies aériennes, comme Air France, n’ont pas l’air déterminé à baisser leur tarifs pour encourager la fréquentation touristique, selon Radio 1 Tahiti.
Si le taux de remplissage espéré de Mahana Beach est de 85% d’ici six ans pour les promoteurs, le succès potentiel du complexe reste à relativiser. Les resorts sont concurrencés par les croisiéristes qui ont augmenté de 20% entre mai 2013 et mai 2014. Et certains propriétaires sous-louent des maisons à des touristes à des prix très réduits, comme le service Loue ta maison à Tahiti, ce qui concurrence fortement les hôtels. «Il y a un flagrant manque de contrôle. Le mieux serait de valoriser les structures existantes, leur qualité et le savoir faire, puis de cibler une clientèle. Et non de vouloir à tous prix faire venir du monde», insiste Eileen Bossuot.
Avant de trouver les clients, encore faut-il trouver les sources de financements: «Les pouvoirs publics ne financeront pas le projet lui-même qui reste aux investisseurs», explique Yves Haupert. La collectivité n’a prévu de participer qu’à certains aménagements: créer un remblai, développer le réseau d’eau potable et d’eaux usées tout en préservant le lagon. Le Resort pourrait être achevé entre 5 à 7 ans… après l’engagement des investisseurs, qu’il reste encore à trouver.
lifou_nc
le 07/08/2014 à 15:56
Un des derniers paris fous, et probablement encore raté, de Gaston 1er, roi de Polynésie.
Il a choisi ce projet envers et contre tous.Il était surnommé “Monsieur 15%”. Avec les montants en jeu sur ce projet, 10% devraient lui suffire.
Pour le reste, aucun projet de développement endogène. La Polynésie va financer un projet pharaonique, flossien, par le biais de défiscalisations diverses. Déjà le Smic et baissé dans la zone de l’hôtel pour faire plaisir aux investisseurs.
Flosse, l’homme qui aura fait le plus de mal à la Polynésie en refusant tout projet endogène de développement.
expan
le 01/08/2014 à 12:23
Ce nouveau complexe assez monstrueux n’est visiblement pas destiné aux visiteurs français, en général plus en quête d’authentique, rêvant de mettre leurs pas dans ceux de Gauguin et Brel… Vivre la Polynésie c’est s’intéresser à la culture locale et vivre en tongs avec 3 fois rien au bord de l’eau, mais certainement pas s’enfermer dans un resort avec piscine. Malheureusement vu le prix des billets d’avion, il faut être bien riche pour pouvoir vivre le dénuement à la mode tahitienne… un peu comme ceux qui rêvent d’une modeste maison de pêcheur à l’ile de Ré…
condorman94
le 30/07/2014 à 06:24
Et sur la manifestation à Papeete contre la construction d’une mosquée , toujours aucune info sur le figaro ???
Avec les «Dialogues de Bercy», le ministre des Comptes publics dit vouloir éviter un recours à l’article 49.3 qui permet de faire adopter un texte sans vote à l’Assemblée nationale.
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Tahiti cherche à faire revenir ses touristes grâce à des hôtels luxueux
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