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Invité d’une émission de télévision en France, le député Tematai Le Gayic a déclaré vouloir “que la République quitte la Polynésie française” : “Ce qu’on demande, c’est que la République sorte de ce cadre colonial”. Une déclaration qui a fait réagir.
Invité d’une émission de télévision en France, le député Tematai Le Gayic a déclaré vouloir “que la République quitte la Polynésie française” : “Ce qu’on demande, c’est que la République sorte de ce cadre colonial”. Une déclaration qui a fait réagir.
En métropole depuis le 22 juin, les trois députés indépendantistes récemment élus : Moetai Brotherson, Steve Chailloux et Tematai Le Gayic enchaînent les rencontres politiques, mais également les apparitions médiatiques.
“Nous, ce qu’on demande, c’est que la République sorte de ce cadre colonial”
Invité sur le plateau de Télématin sur France 2, Tematai Le Gayic, 21 ans, plus jeune député de l’histoire de la Ve République, a déclaré : Je voudrais que la République quitte la Polynésie française. Le peuple maori, le peuple polynésien, est une civilisation de 3 000 ans d’existence. La colonisation est une parenthèse dans notre Histoire, c’est 200 ans. Nous, ce qu’on demande, c’est que la République sorte de ce cadre colonial et qu’on puisse avoir des discussions d’État à État, d’égal à égal, de respect mutuel”. Le journaliste Guillaume Daret lui demandait ce que signifiait concrètement être indépendantiste “et pour l’indépendance de la Polynésie française”.
🗣️"Je voudrais que la République quitte la Polynésie française. Le peuple maori est une civilisation de 3000 ans. La colonisation est une parenthèse dans notre Histoire, c'est 200 ans"

🇫🇷🇵🇫 Tematai Le Gayic, député indépendantiste de Polynésie

➡️ #Les4V @France2tv @telematin pic.twitter.com/AiseBnEaxh
Et d’ajouter : “Nous ne voulons pas sortir puisque nous ne sommes jamais mis psychologiquement que nous sommes à l’intérieur de la République. Nous respectons la République et nous utilisons aujourd’hui les moyens démocratiques qui sont à notre disposition pour que ce droit inné, inaliénable, soit respecté et qu’on récupère notre pleine souveraineté (interview complète à retrouver ICI).
“Ces propos ne reflètent pas la voix et la volonté du peuple polynésien”
“Quand on pose des questions, il faut répondre, a réagi Antony Géros, président du Tavini à l’assemblée de la Polynésie. Si ces questions concernent l’accession de notre pays à la souveraineté, on va répondre, on ne va pas se défausser. Ce qui est important, c’est qu’ils ont bien intégré la dimension nationale de leur mandat. À ce titre là, bien entendu, ils vont devori s’atteler à des dossiers ô combien différents des dossiers qui intéressent l’accession de notre pays à sa souveraineté. Ceci étant, ils restent à la base et au départ, des indépendantistes. Ça, ils ne s’en sont jamais caché.”
Contactée, Nicole Sanquer, du groupe A Here ia Porinetia a concédé être quelque peu surprise de ces propos : “Pour nous, ces propos ne reflètent pas la voix et la volonté du peuple polynésien. On ne pensait pas que c’était leur priorité numéro 1. Pour A Here ia Porinetia, ça ne l’est pas en tous les cas”.
Luc Faatau, représentant du Tapura à l’assemblée, prévient quant à lui : “nous avions mis la population en garde sur le fossé qui va se creuser entre les autonomistes et les indépendantistes. Et c’est ce qui se produit actuellement. C’est pour ça que c’est un discours qui ne nous surprend pas du tout. Nous avons pris la décision de ne pas du tout interférer entre le Gouvernement central et nos députés. Pour l’instant, avec le discours qu’ils tiennent, on ne peut pas partager ces convictions. On ne peut pas partager ce combat. Nous, notre combat, c’est de rester au sein de la République française”.
L’accession à la pleine souveraineté de la Polynésie française constitue le socle de l’engagement politique du jeune député. Il souhaite aussi protéger l’emploi local et la terre, ainsi que proposer une citoyenneté maohi. Il milite pour le transfert des compétences de l’enseignement supérieur et l’adaptation des études supérieures aux réalités polynésiennes, ainsi qu’à la protection de l’environnement.
“Indépendantiste ou autonomiste, nous avons décidé de travailler ensemble, dans le respect de nos différences politiques”
Le 24 juin dernier, Tematai Le Gayic indiquait encore pourtant : “Après les élections, on baisse les drapeaux car nous sommes toutes et tous représentantes et représentants du peuple Māòhi et pour les intérêts du peuple Māòhi. Malgré nos divergences politiques, nous devons nous rencontrer et discuter afin de faire front ensemble sur des sujets où nous nous rejoignons”. Des propos confirmés par Steve Chailloux dans un post Facebook : “Indépendantiste ou autonomiste, nous avons décidé de travailler ensemble, dans le respect de nos différences politiques, afin de nous concentrer davantage sur ce qui nous rassemble, plutôt que sur ce qui nous divise, surtout ici au Parlement où il est important de ne pas être divisés face à l’appareil d’État”.
“Fonds marins, Projet de Loi de Finances, Conventions État-Pays et même les évolutions institutionnelles sont des sujets sur lesquels nous pouvons travailler ensemble ; chacun conservant son identité politique et ses valeurs. C’est ça aussi la nouvelle vision politique” avait de son côté déclaré, également le 24 juin, Moetai Brotherson sur sa page Facebook. Le député est de retour au fenua et entame cette semaine une visite aux Marquises.
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