Les outre-mer comprennent les territoires de la République française éloignés de la France métropolitaine. Ils sont situés sur les deux hémisphères et rayonnent sur trois océans (Atlantique, Pacifique, Indien). Ils couvrent près de 120 000 km² de surface terrestre (22 % de la superficie de la métropole) et représentent une zone économique exclusive (ZEE) de plus de 10 millions de km².
Les territoires d’outre-mer font l’objet d’une attention particulière de la part du Gouvernement dans le cadre de politiques interministérielles où le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports prend toute sa place. La politique éducative nationale, qui se décline dans l’ensemble des territoires ultramarins, s’inscrit dans une démarche de réduction des inégalités entre les territoires.
Les outre-mer, ce sont 12 territoires avec des statuts juridiques différents :
Où vivent 2,8 millions d’habitants, soit 4 % de la population française.
En outre-mer comme en métropole, la République assure sa mission d’éducation avec un même niveau d’exigence tout en prenant en compte les singularités géographique, historique et culturelle des différents territoires.
L’organisation administrative du service public de l’éducation en outre-mer s’adapte à la répartition des compétences éducatives entre l’État et les collectivités concernées.
La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte et La Réunion sont des académies comparables aux académies métropolitaines, avec un statut de droit commun qui facilite l’intégration dans les standards de gestion nationaux.
La Polynésie française, Wallis-et-Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et la Nouvelle-Calédonie ont le statut particulier de collectivités d’outre-mer, avec une organisation institutionnelle qui reconnaît aux autorités décentralisées d’importantes compétences en matière éducative : la responsabilité de l’État en matière d’éducation varie de la compétence de droit commun dans les îles Wallis et Futuna à l’exercice de compétences résiduelles en Polynésie française.
Collectivité sui generis, la Nouvelle-Calédonie dispose d’un statut juridique lui conférant un niveau d’autonomie unique au sein de la République française.
À la rentrée scolaire 2021, la population scolaire en France s’élève au total à 12,2 millions d’élèves (dont 6,6 millions dans le 1er degré et 5,6 millions dans le 2d degré).
En outre-mer, ce sont 682 000 élèves (362 000 élèves dans le 1er degré et 320 000 élèves dans le 2d degré), soit 6 % de l’ensemble de la population scolaire :
À la rentrée scolaire 2021, la France métropolitaine et les DROM comptent près de 50 000 écoles (dont 88 % dans le public) et plus de 12 000 collèges/lycées (dont 68 % dans le public).
Le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports articule la mise en œuvre de sa politique éducative dans les outre-mer autour de trois axes prioritaires :
Aussi, les politiques éducatives menées en outre-mer procèdent d’une double approche :

Les Assises des outre-mer ont conduit à la publication du Livre Bleu outre-mer remis en juin 2018 au Président de la République.
Les questions éducatives constituent un enjeu d’importance dans les territoires ultramarins. C’est d’ailleurs ce qu’ont confirmé les populations dans le cadre des ateliers locaux des Assises en faisant des questions d’éducation une priorité.
Ainsi, la stratégie adoptée pour l’éducation se définit à travers trois axes majeurs pour accompagner les territoires :
Loi n° 2017-256 du 28 février 2017 de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer et portant autres dispositions en matière sociale et économique
La grande majorité des sociétés présentes dans les territoires d’outre-mer connaissent une situation de bilinguisme ou de plurilinguisme. Dans certains cas, la langue française est venue s’ajouter aux langues parlées dans ces territoires. Dans d’autres, elle est le support du développement d’un créole qui s’est affirmé au point d’être considéré comme une langue à part entière, susceptible même d’accéder au statut de langue de littérature. Dans tous les cas, l’ensemble des populations est concerné par la présence d’au moins deux langues, sans préjuger d’apports linguistiques supplémentaires. Du point de vue de l’élève, ce bilinguisme se traduit par la cohabitation d’une langue maternelle ou première et de la langue française, langue de scolarisation.
Un groupe d’étude et d’expertise de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche a travaillé sur la problématique de la maîtrise de la langue française en contexte plurilingue dans les territoires d’outre-mer.
En conclusion de ces travaux, le groupe a proposé une fiche générale présentant le contexte plurilingue en outre-mer ainsi qu’une fiche spécifique consacrée à chaque territoire d’outre-mer. Ces fiches sont destinées à tous les personnels exerçant ou qui pourraient être nommés dans ces académies et vices-rectorats.
Télécharger la fiche générale sur la maîtrise de la langue française en contexte plurilingue de l’école maternelle au lycée dans les territoires d’Outre-mer.
La fiche Guadeloupe
La fiche Guyane
La fiche La Réunion
La fiche Martinique
La fiche Mayotte
La fiche Nouvelle Calédonie
La fiche Polynésie française
La fiche Wallis-et-Futuna
On distingue deux types de dispositifs liés à l’apprentissage des langues en outre-mer :
L’enseignement des langues régionales tout au long du parcours scolaire de l’élève, dans le premier et le second degré, est conforté par la loi n° 2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, en son article 7 : l’introduction de l’article L. 312-11-2 dans le Code de l’éducation précise ainsi que « la langue régionale est une matière enseignée dans le cadre de l’horaire normal des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sur tout ou partie des territoires concernés, dans le but de proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves. ».
Les langues vivantes régionales enseignées dans le système scolaire français font l’objet d’une liste précise, arrêtée. Dans les DROM-COM, sept langues ou groupes de langues sont concernés : le créole (à base lexicale française), les langues mélanésiennes, le tahitien, le wallisien et le futunien, et désormais les deux principales langues vernaculaires de Mayotte, le shimaoré et le kibushi (cf. circulaire du 14 décembre 2021 relative à la promotion de l’enseignement des langues et cultures régionales).
Plus largement, la circulaire précitée explicite le cadre applicable à l’enseignement des langues vivantes régionales. Elle présente notamment les modalités de l’enseignement bilingue français-langue régionale, dont l’objectif est la maîtrise équivalente des deux langues. Cette modalité d’apprentissage spécifique est mentionnée comme l’une des deux formes de l’enseignement de langue et culture régionales par l’article L. 312-10 du code de l’éducation. Avec l’enseignement bilingue, la langue régionale n’est plus seulement la langue enseignée, mais devient langue d’enseignement d’autres disciplines.
Un Conseil supérieur des langues a été créé en janvier 2022 afin de mettre en perspective les différentes actions déployées en faveur de l’apprentissage des langues vivantes et des langues de l’Antiquité. Il favorisera l’innovation et l’impulsion de pratiques nouvelles grâce aux regards croisés d’experts de l’éducation, universitaires, personnalités qualifiées, acteurs économiques, au sein de trois collèges (les langues étrangères, les langues régionales, les langues de l’Antiquité). Le collège des langues régionales, y compris les langues ultramarines, s’attachera particulièrement à la valorisation de leur enseignement, en articulation avec les enseignements des langues étrangères et de l’Antiquité.
Ces dispositifs, implantés dans les petites classes (maternelle et premières classes de l’école élémentaire), consistent à s’appuyer sur le bilinguisme afin de faciliter l’entrée dans la scolarisation et dans l’apprentissage du français pour des enfants qui n’ont pas le français pour langue maternelle. La connaissance et la maîtrise de la langue d’origine sont structurées pour développer des compétences linguistiques transférables au service d’une meilleure acquisition de la langue française, dans des territoires où les résultats des élèves en français sont nettement inférieurs à la moyenne nationale.
Exemples de dispositifs : les intervenants en langue maternelle (ILM) en Guyane ou « Éveil aux langues » à Mayotte. Consulter une présentation du métier d’intervenant.
La situation linguistique des académies d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte) et de Wallis-et-Futuna a fait l’objet d’une mission confiée à l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche afin d’évaluer les dispositifs déployés dans les territoires prenant en compte les langues maternelles parlées dans ces territoires pour favoriser les apprentissages.
Consulter le rapport IGÉSR n° 2020-102, décembre 2020 « Évaluation des dispositifs favorisant la prise en compte du plurilinguisme » sur le site éducation.gouv.fr
Code de l’éducation
Article L312-10 – alinéas 1 et 2 : « Les langues et cultures régionales appartenant au patrimoine de la France, leur enseignement est favorisé prioritairement dans les régions où elles sont en usage. Cet enseignement peut être dispensé tout au long de la scolarité selon des modalités définies par voie de convention entre l’État et les collectivités territoriales où ces langues sont en usage. »
Article L321-4 – 3e alinéa (enseignement du 1er degré) : « Dans les académies d’outre-mer, des approches pédagogiques spécifiques sont prévues dans l’enseignement de l’expression orale ou écrite et de la lecture au profit des élèves issus de milieux principalement créolophone ou amérindien. »
Circulaire du 14 décembre 2021 relative à la promotion de l’enseignement des langues et cultures régionales
Extrait : « Cet enseignement s’applique au basque, au breton, au catalan, au corse, au créole, au gallo, à l’occitan-langue d’oc, aux langues régionales d’Alsace, aux langues régionales des pays mosellans, au franco-provençal, au flamand occidental, au picard, au tahitien, aux langues mélanésiennes (drehu, nengone, païci, aïje), au wallisien, au futunien, au kibushi et au shimaoré. »
La France d’outre-mer : population scolaire et de l’enseignement supérieur – Repères et références statistiques
État de l’école 2021
Consulter les dispositions pour l’adaptation des programmes nationaux d’enseignement d’histoire et de géographie des cycles de consolidation (cycle 3) et des approfondissements (cycle 4) pour les départements et régions d’outre-mer publiées au BO n°11 du 16 mars 2017 et des ressources académiques ; de même pour le cycle 4 en Sciences de la vie et de la Terre.
Les nouveaux programmes de lycée en histoire-géographie ont également donné lieu à des propositions d’adaptations, autour d’événements et de personnages locaux, pour tous les programmes de la seconde à la terminale :
Afin de répondre aux difficultés démographiques, sociales et économiques que rencontrent les territoires de la Guyane et de Mayotte, l’État a conclu des protocoles d’accord avec ces deux territoires et a engagé des moyens financiers et humains pour les accompagner et résorber leurs difficultés respectives.
Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports
Ministère des outre-mer
Délégation générale à la langue française et aux langues de France
Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM)
Institut d’émission d’outre-mer (IEOM)
Archives nationales d’outre-mer
Explorer son œuvre et évoquer les cultures des outre-mer.
éduscol | Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse – Direction générale de l'enseignement scolaire

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