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Le Piana, navire de la compagnie La Méridionale, dispose d’un tout nouveau filtre qui élimine 99,9% des particules fines et ultrafines, les plus dangereuses pour la santé.
C’est une «première mondiale», déjà saluée par un organisme de surveillance de l’air et des militants écologistes. À Marseille, la compagnie française la Méridionale a mis à l’eau un ferry garanti sans émission de particules, une innovation prometteuse dans un secteur plombé par son bilan carbone. Sur le Piana, navire-amiral de la Méridionale effectuant les liaisons entre la Corse et Marseille, tous les moteurs sont maintenant équipés de filtres novateurs, de drôles de «chaussettes» dans des cylindres métalliques qui neutralisent une partie des émissions polluantes.
Non seulement ce filtre à particules (Fap) présenté lundi 5 septembre, après trois ans de tests, capture 99% des oxydes de soufre – en conformité avec la législation – mais il élimine aussi 99,9% des particules fines et ultrafines, les plus dangereuses pour la santé humaine. «Ils vont bien plus loin que ce qu’impose la réglementation, en traitant toutes les émissions de particules», assure Damien Piga, directeur innovation de l’organisme régional de surveillance de la qualité de l’air Atmosud qui ajoute n’avoir «jamais eu connaissance de tels projets», même à travers ses collaborations en Europe et en Asie.
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«C’est une solution inédite, une première mondiale», a revendiqué Marc Reverchon, président de la compagnie, à bord du Piana sur lequel est écrit en gros «premier navire au monde zéro particule». «Jusqu’à présent pour réduire le niveau d’oxyde de soufre dans le carburant il fallait soit avoir un carburant moins polluant, soit un ‘scrubber’, (système) qui consiste à ‘laver’ les fumées à l’eau de mer», souligne Damien Piga d’Atmosud. Les «scrubbers», placés dans les cheminés des navires, sont contestés car la plupart des armateurs s’en équipant optent pour un circuit ouvert, avec rejet des polluants en mer.
Pionnière en matière environnementale, la Méridionale, qui transporte fret et passagers jusqu’en Corse ou au Maroc, connectait déjà tous ses navires électriquement à Marseille, «mais ça ne concernait qu’une partie du fonctionnement des navires, quand ils sont à quai», explique Marc Reverchon, quand 80% des émissions se font en mer. Avec le nouveau filtre, plus aucune fumée ne sort du Piana, sur tout son trajet. Son procédé est déjà éprouvé à terre, de longue date, dans les centrales thermiques par exemple : du bicarbonate de sodium injecté à la sortie des moteurs va réagir chimiquement sur les particules présentes dans les gaz d’échappement, puis finir sa course dans un filtre composé de sacs, sur lesquels il va se déposer et capter les particules et métaux lourds.
«Ils ont ‘marinisé’ une installation terrestre qui a fait ses preuves», a estimé Guillaume Picard, ex-commandant et chef mécanicien, militant du collectif écologiste «Stop croisières». «L’OMI n’impose rien en termes de particules fines, donc rien que pour ça on peut leur tirer notre chapeau», conclut le militant. En termes de réglementation d’ailleurs, Marc Reverchon s’enorgueillit d’avoir pris une sacrée longueur d’avance, puisque «le Piana est d’ores et déjà conforme aux normes qui entreront en vigueur en 2025», notamment sur la teneur en soufre des carburants marins qui sera limitée à 0,1% en Méditerranée.
Les gros, les croisiéristes n’auront plus de passagers à bord s’ils ne font pas cette évolution
Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, qui a participé à hauteur de 40% au financement du filtre, a estimé que cette initiative d’une petite société pouvait inspirer «les gros», les «croisiéristes» : «Ils n’auront plus de passagers à bord s’ils ne font pas cette évolution». Cet été, les fumées noires des navires de croisière, nombreux dans le port de Marseille, ont suscité la colère des riverains, et même du maire de la ville Benoît Payan, qui a interpellé l’État et l’OMI.
Le militant Guillaume Picard n’a qu’une interrogation : que vont devenir les déchets produits par le nouveau filtre, des tonnes de résidus. Réponse de la Méridionale : l’entreprise chimique Solvay, qui livre le bicarbonate de sodium, récupère le résidu, et l’enfouit. Mais selon Christophe Seguinot, directeur technique «ils travaillent à un recyclage du résidu, notamment le bicarbonate qui n’a pas réagi».
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La Méridionale travaille également à réduire drastiquement ses émissions d’oxydes d’azote (Nox), qui constituent une pollution de l’air importante, avec la mise en place, sur les «chaussettes» du filtre Fap, d’un système catalytique, pour des ferries vraiment «zéro émission». Globalement la pollution atmosphérique provoque neuf millions de décès chaque année à l’échelle mondiale et son impact économique annuel pour la France est de l’ordre de 100 milliards d’euros principalement en dépenses de santé, selon Atmosud.
Maria Gentile
le
“Le militant Guillaume Picard n’a qu’une interrogation : que vont devenir les déchets produits par le nouveau filtre, des tonnes de résidus”. Voilà la question la plus intéressante. Très souvent, les “avancées écologiques” ne font que déplacer une pollution qui, elle, ne s’arrête jamais. C’était le cas avec les scrubbers qui à l’époque étaient présentés comme l’innovation qui allait rendre les bateaux tout verts de…satisfaction. Le projet de faire avancer les bateaux avec un mix moteur et voiles semble oublié. Il est certain que pendant des siècles les voiliers n’ont jamais pourri l’air et la mer. De même, pour la plaisance, ne faudrait-il pas réduire le nombre de bateaux à moteurs et leur puissance au profit des voiliers? On n’a jamais pu inventer et même imaginer une voiture ou un train fonctionnant à la force du vent, les navires si!
Diogène
le
Comme pour les voitures il n’arrête pas les particules de moins de 10 microns que les normes comme par hasard ne mesurent pas et infestent nos bronchioles et même le coeur..
Je m’attendais à un navire électrique à batterie ou à hydrogène, voire à gaz LNG…
Misha
le
Super
HUMEUR – Main dans la main, l’État, les régions et la compagnie font tout pour compliquer la vie des passagers. Preuve par l’exemple avec un voyage Paris, Nîmes, Alès, Montpellier, Tournemire et retour. Édifiant !
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L’animal, qui semblait affaibli, s’est laissé approcher par un couple de plongeurs qui ont réussi à immortaliser leur expérience.
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Un premier ferry «zéro particule» va relier Marseille et la Corse
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