Dispositif de géophysique héliportée.
© BRGM – René Carayol
À partir du 3 mars 2022 et pour une durée de quatre à cinq semaines, un hélicoptère de la compagnie Tahiti Nui affrété par la compagnie de géophysique danoise SkyTEM survolera une partie du territoire polynésien, selon un plan de vol de près de 1000 km défini par le BRGM. Il transportera une antenne de 25 mètres de diamètre, tractée entre 50 et 80 mètres du sol, destinée à sonder le sous-sol polynésien.
Cette campagne de levés a une double finalité. À court terme, elle permettra de fournir des éléments de connaissance hydrogéologique, dans le but d’étendre l’alimentation en eau potable sur les îles survolées. Au total, le BRGM va sonder le sous-sol de 4 îles polynésiennes, représentant une superficie de 881 km2. D’autre part, sur le moyen terme, ce levé va constituer une infrastructure de données géophysiques de référence pour ces îles – qui pourra être exploitée dans les années à venir pour diverses applications, à l’instar d’autres levés du même type réalisés en Outre-mer et en France métropolitaine.
Initiées et financées par les communes de Moorea-Maiao et de Bora Bora, le Syndicat pour la Promotion des Communes de Polynésie Française (au bénéfice de la commune de Tahaa qui est adhérente à la compétence eau potable), avec le soutien du Pays, de l’Etat français et du BRGM, ces opérations permettront aux collectivités concernées d’améliorer la connaissance géologique de leur territoire et ainsi d’optimiser l’utilisation de leurs ressources souterraines. Il s’agit notamment d’améliorer les connaissances sur les nappes phréatiques pour leur exploitation raisonnée et de préciser les périmètres de protection des captages et forages d’eau.
Au niveau local, les problématiques sont spécifiques. Sur l’île de Maiao, l’alimentation en eau est à ce jour uniquement individuelle tandis qu’à Moorea, le service de l’eau est fréquemment exploité sous contraintes, notamment lors de fortes affluences touristiques mais aussi en raison des variations saisonnières des ressources.
La commune de Bora Bora a quant à elle pour premier objectif d’accroître  la part des eaux souterraines dans l’eau potable distribuée (actuellement 50%), mais aussi de mieux cerner les périmètres de protection des nappes d’eau douce, notamment sur le motu de Tevairoa, dans l’objectif général d’accompagner au mieux le développement urbain.
La commune de Tahaa rencontre depuis plusieurs années des pénuries en eau, notamment dans le sud de l’île. L’identification de nouvelles ressources en eau souterraine y constitue un objectif prioritaire.
Pour mener à bien ces investigations héliportées, deux méthodes géophysiques seront mises en oeuvre simultanément.
L’électromagnétisme permettra d’imager les contrastes de résistivité électrique sur les 250 à 400 premiers mètres du sous-sol. Ces contrastes renseigneront sur la nature, la porosité et le niveau d’altération des roches, en lien avec les caractéristiques hydrogéologiques des formations géologiques.
La méthode magnétique permettra de cartographier le champ magnétique jusqu’à plus d’un kilomètre sous la surface, fournissant des informations sur les structures volcaniques et tectoniques des îles, susceptibles d’influer sur la circulation des eaux souterraines.
Abonnez-vous à notre newsletter et recevez chaque mois nos actualités !

source

Catégorisé: