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Les Iles Marquises sont situées dans l’Océan Pacifique, près de l’Equateur, entre le 8° et 11 ° sud à environ 5700 km de l’Australie, 6000 km du continent Américain, et 8000 km de l’Asie du sud-est. Cet archipel, considéré comme l’un des les plus isolés au monde, est constitué d’une douzaine d’îles principales d’origine volcanique, âgées de 0,4 million à 7 millions d’années. D’une superficie comprise entre 0,25 km² et 340 km², les terres émergées représentent au total 1050 km², répartis sur environ 700 000 km² d’espace maritime. Les îles les plus grandes sont Nuku Hiva et Hiva Oa, les plus petites étant des îlots inhabités. Le sommet le plus haut est le mont Temetiu, sur l’île de Hiva Oa (1276 m), et quatre autres îles possèdent des sommets dépassant 1000 m.
Les Marquises constituent un écosystème naturel remarquable. Le grand isolement géographique des îles, leur diversité géomorphologique associée à une topographie accidentée, est à l’origine de la diversification d’une flore et d’une faune terrestre et marine uniques et originales. De nombreuses espèces endémiques sont spécifiques à l’archipel, parfois restreintes à une seule île, voire à un seul sommet. La conservation de la biodiversité y trouve des enjeux particuliers à travers la présence de nombreuses espèces floristiques et faunistiques  endémiques, et  notamment d’une riche avifaune.
Les paysages naturels des Marquises sont exceptionnels par la beauté singulière et puissante de ses montagnes escarpées, ses pitons dressés, ses hautes falaises, ses cascades vertigineuses et ses vallées profondes et étroites.
Ses habitants, dotés de connaissances enrichies au cours de leur extraordinaire épopée du peuplement du Pacifique, apprirent à les connaître et à les utiliser pour tous les domaines de leur vie. Ils développèrent un habitat monumental et des arts de la sculpture bien spécifiques à l’archipel. Plus de 700  sites archéologiques et légendaires déjà recensés, constituent un patrimoine exceptionnel dont l’inventaire est loin d’être achevé. Il témoigne d’une population polynésienne importante qui a réussi à se maintenir malgré son isolement, et à construire une culture originale dont certains éléments (tatouage, architecture, sculpture sur pierre et bois, os, écaille…) furent extrêmement développés, et font encore la réputation de la Polynésie française.
La richesse du patrimoine archéologique fait de ces îles de précieux conservatoires abritant des témoignages exceptionnels pour la connaissance de la société marquisienne et de l’histoire polynésienne. Les Iles Marquises constituent un témoignage éminent de l’exploration du Pacifique, de la découverte de ses îles, de la constitution d’une civilisation tournée vers l’océan. La découverte de ces îles marque une étape importante dans le peuplement du grand océan Pacifique et dans l’histoire de l’humanité.
Cet épisode de l’humanité a débuté il y a plus de 7000 ans à l’ouest, à partir des rivages de l’Asie du sud-est et de l’Indonésie. Durant leur périple à travers l’Asie insulaire et la Mélanésie, ces peuples apprirent à domestiquer nombre de plantes et d’animaux qui les accompagneront dans leurs migrations. Cette exploration toujours plus vers l’est, à travers un monde maritime et insulaire,  témoigne d’une civilisation qui considérait l’océan, non comme un obstacle en marge du monde continental, mais comme un univers à part entière. Un univers où l’océan est un moyen de subsistance, de déplacement, de découverte et de vie, alors que partout ailleurs les découvertes se faisaient sur la terre ferme ou en traversant des bras de mer. Tout au long de ce périple d’ouest en est, les générations de navigateurs, qui étaient certes des marins mais aussi des cultivateurs, guerriers, artisans…, ont peuplé toutes les îles jusqu’au Pacifique oriental. Les Iles Marquises sont considérées comme l’un des plus anciens foyers de dispersion du peuplement polynésien en Polynésie Orientale : triangle géographique couvrant de part et d’autre de l’équateur l’espace maritime allant de Hawaii au nord, à l’île de Pâques à l’est et la Nouvelle-Zélande au sud.
Critère iiiLes Iles Marquises portent un témoignage exceptionnel d’une tradition culturelle, d’une civilisation vivante, qui a failli disparaître.
Si le peuplement des  îles par les Polynésiens  a été attesté dès le XVIe et XVIIe siècles, les Marquisiens développèrent une architecture monumentale cérémonielle et d’habitat sans précédent dans cette région du Pacifique. Ce phénomène s’accompagne d’un essor des arts (notamment la statuaire lithique très riche, les tiki) et d’un style artistique très spécifique, sans doute liés à la place centrale que jouait la fête, koika, dans la société : d’immenses rassemblements de tribus avaient lieu sur de grandes places publiques, les tohua, formées de gradins. Ainsi à Hiva Oa, l’ensemble cérémoniel d’Upeke Pata, ou les nombreux et imposants tiki du site de Iipona en sont des illustrations imposantes. A Nuku Hiva, la vallée de Hatiheu qui abritait la célèbre tribu des Taipi (décrite par l’écrivain Melville), comporte sept tohua, dont le grand ensemble mis en valeur de Kamuihei-Teiipoka est un exemple réputé. L’archipel comporte également un nombre considérable de sites de gravures sur roche, ou pétroglyphes, isolés sur des blocs rocheux, ou intégrés à l’architecture. Le très grand nombre de sites d’habitat, dans chaque vallée de chaque île, témoigne d’une démographie importante.
En effet, on estime qu’au moment du contact avec les Européens, à la fin du XVIIIe siècle, l’archipel abritait entre 50 000 et 80 000 habitants. A la fin du XIXème siècle, le peuple et la culture marquisienne étaient près de disparaître (épidémies, guerres, famines..) : le recensement de 1926 ne comptait plus que 2094 âmes. La démographie marquisienne remontera dans le courant du XXe siècle et reste aujourd’hui stable, avec plus de 8000 habitants. Malgré les bouleversements démographiques, sociaux et religieux provoqués par le Contact puis par la colonisation française, les Marquisiens ont préservé une grande part de leurs traditions et valeurs culturelles, par un phénomène de résistance exceptionnel. A la fin des années 1970 un mouvement culturel et humaniste, porté par Monseigneur Le Cléac’h et la fédération culturelle marquisienne Motu Haka, a remis à l’honneur les traditions ancestrales d’un peuple qui les préservait dans l’ombre. Dès lors, les Marquisiens n’ont eu de cesse de s’affirmer comme une culture forte et originale au sein de la Polynésie française, et reconnue à l’échelle de tout le Pacifique. Ce renouveau valorisé tous les deux ans par des festivals culturels, rassemblant Marquisiens, Polynésiens et internationaux, l’essor inégalé de l’artisanat marquisien, le renouveau du tatouage des motifs marquisiens à la renommée mondiale…, témoignent de cette tradition culturelle qui a perduré jusqu’à nous.
Critère v Les îles Marquises constituent un exemple remarquable de peuplement traditionnel, d’utilisation de la terre ou de la mer qui sont représentatifs de l’interaction humaine avec l’environnement alors que celui-ci, notamment, est devenu vulnérable sous l’influence de changements irréversibles.
Le climat du nord de l’archipel, à la limite du climat tropical aride, est relativement instable, et provoque des périodes de sécheresse parfois décennales. Dans le passé, l’apparition et l’accentuation du phénomène climatique El Nino a certainement eu des conséquences aggravantes. Les Marquisiens ont su adapter leur système économique de façon à survivre à ces conditions difficiles. Si le ta’o (Colocasia esculenta) était cultivé par irrigation dans les cours d’eau des vallées, c’est surtout le développement d’une véritable arboriculture qui est caractéristique des Marquises. La culture de l’arbre à pain (Artocarpus altilis) permettait de constituer de grandes réserves de pâte fermentée de son fruit dans des silos familiaux et communautaires, qui pouvaient s’y conserver durant des années. Pour exploiter les ressources marines, différentes des ressources en milieu lagonaire, les Marquisiens ont su adapter des techniques et un équipement de pêche très spécifiques (types d’hameçons, harpons, etc).
Ces connaissances constituent un patrimoine également immatériel exceptionnel que les Marquisiens intégrèrent à leur généalogie et à leurs traditions. Le savoir ainsi acquis fut transmis de génération en génération comme une nécessité vitale. La culture propre aux îles Marquises et ses traditions rendent compte encore aujourd’hui d’un monde à part où les hommes, en s’adaptant à leur environnement, ont fait naître une civilisation unique et singulière.
 Critère viiLes Marquises représentent des phénomènes naturels remarquables et des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles.
Si une analyse comparative reste nécessaire pour mesurer la valeur universelle de ses paysages les îles hautes des Marquises sont caractérisées par un relief volcanique récente très accidenté, qui présente des phénomènes naturels remarquables et des paysages d’une beauté naturelle  exceptionnelle : chaînes montagneuses, crêtes étroites, pics abrupts, pitons en pain de sucre, hautes cascades et falaises maritimes élevées, grandes baies et vallées profondes. Ses paysages ont inspiré des artistes reconnus mondialement : les écrivains Melville, Stevenson, le peintre Gauguin… Ces paysages sont indemnes et ont été préservés des activités humaines jusqu’à nos jours.
Ainsi, l’île de Ua Pou présente des caractéristiques géologiques exceptionnelles pour la région Pacifique. Ses pitons rocheux de plusieurs centaines de mètres de hauteur et son phonolite à grenats ou « pierre fleurie », particulièrement esthétique et exploité en sculpture, font la renommée de l’île.
Critère ixLes Iles Marquises constituent des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et des communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins.
La végétation des Marquises a fait l’objet de nombreuses descriptions, et continue de faire l’objet d’inventaires floristiques dans des zones non explorées auparavant. Les principaux types (ou étages) de végétation naturelle et les espèces végétales caractéristiques de la flore marquisienne, sont liés à l’altitude et à la pluviométrie, allant des espaces littoraux aux sommets ventés de 1000-1200 m d’altitude. La flore vasculaire des Marquises comprend environ 314 espèces indigènes dont 174 sont endémiques, soit un taux d’endémisme de 55%. La flore endémique présente des exemples de radiation évolutive, avec par exemple le genre Psychotria avec 13 espèces endémiques.
L’avifaune des Marquises est aussi particulièrement riche et originale, avec près de 50 espèces et sous-espèces différentes d’oiseaux indigènes ou endémiques. Les invertébrés (arthropodes et mollusques) sont encore peu connus, mais certains groupes diversifiés présentent des taux d’endémisme très élevés. Les dernières investigations menées ont permis d’évaluer entre 11% et 14% le taux d’endémisme pour l’ichtyofaune, et les dernières expéditions de la « Pacific Entomological Survey » (1929-1930) ont révélé plus de 52 genres endémiques et plusieurs centaines d’espèces d’insectes endémiques.
Le domaine marin n’est pas en reste en matière d’endémisme avec 11% des poissons côtiers actuellement recensés comme endémiques (3.8% à Rapa, 2% dans l’archipel des îles de la Société, 1% ou moins dans le reste de la Polynésie) positionnant l’archipel au niveau du 3ème site d’endémisme de l’océan Pacifique et 10% des mollusques marins.
Les Marquises  pourraient sans doute constituer un laboratoire naturel pour comprendre les phénomènes d’évolution des espèces et de spéciation géographique, et présentent des exemples de radiation évolutive spectaculaires.
Critère x – Les îles Marquises abritent des habitats naturels importants pour la conservation in situ de la diversité biologique et ont été identifiées au niveau international comme constituant une zone à forts enjeux de conservation au regard du patrimoine naturel terrestre et marin exceptionnel.
Si une analyse comparative reste nécessaire pour mesurer la valeur universelle de ses habitats naturels , l archipel constitue un centre de diversité pour les plantes (« Centre of Plant Diversity »), ainsi qu’une Zone d’Endémisme pour les Oiseaux (« Endemic Bird Area ») définie par Birdlife International. Cette ZEO relève de la catégorie où la situation est qualifiée de « critique » du fait de l’importance biologique et du niveau des menaces. Les îles de Mohotani, Hatutaa notamment, classées en réserves naturelles, abritent des espèces endémiques protégées et des habitats pratiquement vierges. Enfin, les forêts tropicales humides des îles Marquises (« Marquesas tropical moist forest ») ont été intégrées dans l’Eco-Région des forêts du Pacifique Sud définie par le WWF ; les zones les plus importantes de forêts de nuages sont localisées sur les îles de Nuku Hiva, Hiva Oa et Fatu Iva. L’archipel possède des sites naturels de fort intérêt écologique et d’importance majeure pour la conservation de la biodiversité au niveau mondial.
D’un point de vue pélagique, les eaux des Marquises sont remarquables pour la richesse qui les caractérise. Des recherches récentes montrent que les périodes de blooms phytoplanctoniques autour des Marquises peuvent être reliées à plusieurs facteurs : les courants de surface totaux et la température de surface. Les courants de surface totaux (géostrophiques et vents) sont toujours forts aux Marquises. Les turbulences qu’ils induisent avec les îles permettraient un mélange des eaux et donc une quantité de phytoplancton non négligeable en surface toute l’année. Si les eaux de l’ensemble polynésien sont ultra oligotrophes ou particulièrement pauvres en nutriments  (avec moins de 0,2µg/l)  ce n’est pas le cas des eaux marquisiennes. Ces facteurs sont propices à une productivité primaire notable. Les travaux d’echo-prospection réalisés au cours des campagnes ECOTAP ont permis d’estimer les densités en effectif ou en biomasse  dans les 3 zones écologiques déterminées à partir de l’environnement biotique et abiotique. La zone des Marquises se distingue avec une plus forte densité en nombre d’individus. Pour autant, les raisons de ce phénomène d’enrichissement local restent encore à élucider pour la science car le phénomène est important et trop étendu pour n’être basé que sur l’endo-upweeling qui marque également les lagons.
Les connaissances sur l’importance du patrimoine marin de l’archipel des Marquises restent encore très partielles mais elles établissent dores déjà ces îles comme constituant des habitats et des écosystèmes encore faiblement perturbés où de nombreuses espèces trouvent les espaces propices à leur développement et à leur conservation. 11 espèces de cétacés y sont observées dont 10 de delphinidae avec une abondance élevée (0, 93 individus/km) et 10 espèces de requins.
La série des sites représentatifs de la richesse patrimoniale des Marquises sélectionnée prend en compte les différents critères retenus, l’authenticité et l’intégrité des biens, ainsi que les mesures de protection juridiques et les plans de gestion en cours. Pour chaque île, un ou plusieurs zonages de lieux naturels à forte valeur en conservation de la biodiversité englobent également des sites culturels considérés comme exceptionnels, par la communauté scientifique, et par la population locale. La consultation régulière des habitants est incluse dans le processus de classement. Un plan de gestion concernant la totalité du bien devra être établi en liaison étroite avec les habitants, conformément aux lignes directrices du Plan d’Action Pacifique, et sera placé sous la responsabilité directe du gouvernement de Polynésie (agissant par les services de l’environnement et du patrimoine culturel notamment). Le gouvernement a mis en place en 2009 une organisation rassemblant institutions et représentants de la société civile, qui privilégie les comités de gestion, présidés par les maires des communes, animés et coordonnés par la Fédération marquisienne Motu Haka. Sous l’égide d’un comité de pilotage du Patrimoine Mondial, ils bénéficient d’un conseil scientifique d’experts mis en place par les autorités gouvernementales (coprésidence du Pays et de l’Etat).
Les Iles Marquises ont conservé de nombreux sites ou milieux naturels encore peu dégradés par les activités humaines. Remarquablement bien préservée, la richesse biologique subit toutefois un certain nombre de menaces, par les activités anthropiques croissantes et par l’introduction d’espèces exogènes devenues envahissantes. L’examen de ces menaces a été effectué et la Direction de l’Environnement, secondée par des associations de protection bien développées, a lancé depuis plusieurs années des plans de gestion des zones naturelles, ainsi que des programmes de formations de la population locale. Au titre du patrimoine naturel, de nouveaux efforts de connaissances devront être menés, pour la faune marine et l’entomofaune, riches et encore peu connues. Le gouvernement lance notamment cette année la mise en place des Conservatoires des espaces littoraux aux Marquises, avec l’Agence nationale des aires marines protégées. Il est à noter par ailleurs que l’un des engagements du Grenelle de la Mer vise la mise en place d’une vaste aire marine gérée au niveau de cet archipel.
L’Institut de Recherche pour le Développement, qui a débuté un programme de recherches en ethnobotanique sur les « savoirs locaux hier et aujourd’hui », en collaboration avec l’Académie de la langue marquisienne, est partie prenante du processus de classement des Marquises. Son programme permettra non seulement de quantifier les savoirs traditionnels actuels, mais lance localement des programmes de formation et de transmission du savoir. La protection des paysages, des zones naturelles et des sites archéologiques fait de plus en plus souvent partie intégrante des nouveaux plans d’aménagement des communes. Ainsi la célèbre baie des Vierges, Hanavave à Fatu Iva, ainsi que celle de Hohoi à Ua Pou, sont classées en paysage protégé et font l’objet de plans de gestion locaux.
Enfin, le patrimoine culturel des Marquises a bénéficié de recherches plus avancées qu’ailleurs en Polynésie française. Des efforts ont été systématiquement menés afin de restaurer certains sites, dans le respect de l’intégrité des monuments, sous la direction d’archéologues. Tandis que le patrimoine culturel immatériel commence à faire l’objet de mesures de protection, par le biais de protection de la propriété intellectuelle communautaire.
Bien culturel :
Le peuplement des Marquises constitue un exemple exceptionnel d’adaptation de l’homme à des contraintes environnementales bien particulières (isolement géographique et climat instable). Les Marquisiens partagent un fonds culturel commun évident avec les autres peuples polynésiens du Pacifique oriental, mais leur isolement a favorisé le développement d’une tradition originale. L’archéologie a démontré que durant les premiers siècles qui ont suivi l’installation des Marquisiens dans leurs îles, des contacts avaient lieu avec d’autres archipels éloignés, puis ces contacts se raréfient au XVe siècle, pour finalement disparaître. De fait, la tradition orale témoigne de peu de traces de contacts avec le monde extérieur, à l’inverse des autres archipels de Polynésie orientale.
Dans la région, les Marquises partagent cet isolement avec Hawaii et Rapa nui (Ile de Pâques). La société originelle de cette dernière île construisit les ahu, plateformes cérémonielles devant lesquelles étaient implantés les moai, grandes statues en tuf volcanique représentant les ancêtres illustres, qui comportent une certaine parenté avec les monuments marquisiens : le terme « ahu » désignant également les monuments sacrés marquisiens, et les statues tiki étant des représentations d’ancêtres. A Hawaii, qui a développé une autre tradition culturelle originale, les nombreux pétroglyphes présentent une parenté culturelle forte avec les pétroglyphes marquisiens. La particularité de ces derniers réside toutefois dans la grande variété du répertoire de visages anthropomorphes. L’abondance de ces gravures sur roche fait écho au tatouage traditionnel marquisien, qui atteint un niveau artistique exceptionnel. Pour exemple, plus de 174 noms de motifs de tatouages ont été recensés, pour une cinquantaine aux Samoa.
Ce bien culturel devra faire l’objet d’analyses comparatives plus élargies, notamment au niveau mondial. Ailleurs dans le monde, dans un autre océan, les grandes Antilles témoignaient au moment du contact avec les Occidentaux, de deux peuples avec leurs traditions culturelles bien distinctes, issus de peuplements migratoires successifs venus du continent américain. Si le monde marquisien présentait des caractéristiques typiquement insulaires que l’on retrouve par exemple dans les Antilles (navigation, contacts et alliances entre îles), son isolement géographique l’a mis à l’écart des autres archipels polynésiens, et a fortiori d’autres continents.
Bien naturel :
En raison de sa position plus équatoriale et de son extrême isolement géographique, les îles Marquises possèdent une biodiversité terrestre parmi les plus originales de Polynésie française, mais aussi des îles du Pacifique. Le nombre de plantes vasculaires s’élève à environ 320 espèces actuellement identifiées aux Marquises sur une surface totale de 1050 km², contre 550 espèces dans la Société pour une surface de 1600 km². Le rapport nombre de plante / superficie y est ainsi plus important :  ainsi les îles Galápagos avec 540 espèces pour 7 900 km², Hawaii avec 1200 espèces pour 16 000 km², Fidji avec 1600 espèces pour 18 000 km², la Nouvelle-Calédonie avec 3250 espèces pour 19 000 km², ou la Réunion avec 750 espèces pour 3500 km². Son taux d’endémisme est le plus important de tous les archipels de la Polynésie française. De même, sa densité en endémiques (c’est-à-dire le nombre d’espèces endémiques par unité de surface) est largement supérieure à celle des autres îles et archipels du Pacifique, et au niveau mondial. Enfin, l’endémisme exceptionnel du milieu marin devra être comparé avec le reste du monde.
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